Avant d’aborder les questions de composition à proprement parler, l’auteur fait, en quelques pages, le point sur le processus de lecture et les critères de lisibilité, rappel synthétique qui introduit de manière intelligente et utile les considérations de la suite de l’ouvrage. Dans le chapitre consacré à la lettre, il explique les qualités des bons caractères et les règles d’optique qui régissent leur dessin, tout en revenant succinctement sur l’histoire de la morphologie des caractères actuels.

De la capitale romaine aux expériences du Bauhaus, Hochuli dresse rapidement un portrait du caractère et de ce qui fait sa lisibilité.

Hochuli passe ensuite à la composition du texte en abordant successivement le mot, la ligne, l’interlignage et la colonne. Il attire l’attention sur les aspects les plus subtils de la composition pour démontrer l’impact des micro-variations en typographie. Pour cela, l’auteur a choisi de s’appuyer sur de nombreux exemples visuels très parlants qui rendent son propos immédiatement limpide, en comparant systématiquement les bons et mauvais choix, paramètre par paramètre : corps, interlignage, approche, caractère, justification.

Les nombreux exemples, contre-exemples et comparaisons rendent immédiatement visibles des micro-variations autrement difficiles à identifier pour un œil peu aguerri.

Je ne vais pas dresser ici la liste de ses recommandations : vous avez tout intérêt à mettre la main sur un exemplaire. L’édition est particulièrement soignée et réussie. Le texte est impeccablement mis en page et les rehauts de rouge, en plus d’être particulièrement esthétiques, contribuent réellement à clarifier ces pages étroites où texte et illustrations doivent trouver leur place.

Références : Jost Hochuli, Le détail en typographie, Éditions B42, 2010.